TRIBUNE : Vitesse réduite sur le périphérique parisien, voies réservées, SUV taxés et ZTL instaurée
Retrouvez ci-dessous la position du Bureau régional de Mobilians Ile-de-France. Celui-ci rassemble des élus représentant l’ensemble des départements de la région. La tribune fait suite aux récentes annonces de la Maire de Paris : abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique dès le 1er octobre, transformation des voies olympiques en voies réservées au covoiturage, taxation des SUV et mise en place de la ZTL (Zone à Trafic Limité).
PÉRIPHÉRIQUE PARISIEN : ABAISSEMENT DE LA VITESSE À 50 KM/H ET TRANSFORMATION DES VOIES OLYMPIQUES EN VOIE RÉSERVÉE.
Après les JO, Mobilians Ile-de-France réclame une pause !
Si les Jeux Olympiques ont été un indéniable accélérateur en matière d’aménagement urbain, notamment du réseau de transport en commun, le temps est venu de faire une pause et de laisser l’ensemble des franciliens s’approprier ces avancées et s’adapter à leur nouvel environnement.
Sans attendre la fin de la parenthèse enchantée des Jeux olympiques et paralympiques, la maire de Paris, Anne Hidalgo a choisi de revenir à sa première passion, l’automobile !
Le Bureau régional de Mobilians rassemblant des élus représentant l’ensemble des départements d’Ile-de-France tient à donner sa position suite aux dernières annonces de la Maire de Paris d’abaisser dès le 1er octobre à 50 km/h la vitesse sur le périphérique et de transformer les voies olympiques de cet axe majeur en voie réservée au co-voiturage, aux taxis et transports en commun.
Alors qu’une tarification spécifique va venir sanctionner à partir du 1er octobre les conducteurs de « SUV », et que la Zone à Trafic Limité (ZTL) prévoit d’interdire dès cet automne le trafic de transit dans Paris Centre (Arr. 1 à 4), Mobilians juge que cette succession de mesures mises en œuvre simultanément, sans concertation et sans étude d’impact tant sur le plan social que sanitaire, constitue une politique d’exclusion totalement contre-productive pour les franciliens, qu’ils soient particuliers ou professionnels.
Ces mesures n’impacteront pas que les parisiens mais la qualité de vie des franciliens dans leur ensemble, alors que 80% des usagers du boulevard périphérique habitent en-dehors de Paris, dont 43% venant de petite couronne et 37% de grande couronne, selon une étude publiée par l’Institut du Grand Paris. Les professionnels de l’automobile, à l’instar d’autres secteurs ayant un poids considérable dans l’économie régionale, subissent dans ce contexte une succession de crises sociales, l’inflation et la démultiplication des chantiers en Ile-de-France. La Ville choisit d’imposer à l’ensemble des franciliens un choix pris unilatéralement.
Un tel choix n’est pourtant pas aussi simple. Les études le prouvent, moins de vitesse ne veut pas dire moins de pollution. Pour agir efficacement, il faut avant tout rechercher à fluidifier le trafic, or l’effet cumulé en quelques semaines de la ZTL, de la création d’une voie réservée et de l’abaissement à 50 km/h du périphérique vont aboutir à une saturation inédite et à un report inévitable de trafic, ce qui a pu déjà être observé sur l’A86 ces dernières semaines.
Il est regrettable de constater que la valeur de ces mesures repose davantage sur leur effet d’annonce que sur leur efficacité réelle.
Professionnels de la mobilité, nous appelons nos élus locaux à :
- Suspendre ces mesures qui à la sortie des Jeux Olympiques n’auront pour seul effet que de mettre en tension prolongée les usagers, particuliers ou professionnels, favorisant ainsi le risque routier.
- Une meilleure prise en compte des avancées technologiques réalisées continuellement sur les véhicules tant sur le bruit et que les émissions de polluants et qui ont déjà permis une amélioration rapide de la qualité de l’air ces dernières années sans pour autant brûler les étapes.
- Faire confiance aux professionnels de la mobilité chargés de contrôler et d’entretenir le parc de véhicules en répondant à toujours plus efficacement aux exigences environnementales.
Personne ne saurait se satisfaire d’une fluidification du trafic obtenue par le découragement des automobilistes franciliens de venir travailler à Paris et, au contraire, tenter de fuir la capitale.
Le bureau régional de Mobilians Ile-de-France
Jean-Claude DUGENY, Président région Ile-de-France
Marianne FOUACHE,Vice-Présidente déléguée et Présidente Seine-et-Marne (77)
Jean-Jacques DAVID, Vice-Président délégué
Gérard GOURKOW,Trésorier
Stéphane HADDADJ,Président Paris (75)
Didier LE ROUX, Président Yvelines (78)
Luc LE BARON, Président Essonne (91)
Sylvie DE STEFANO, Président Hauts-de-Seine (92)
William MONNERAYE, Président Seine-Saint-Denis (93)
Fabrice GODEFROY, Président Val de Marne (94) et Personnalité qualifiée mobilités et environnement
Hervé ROUSSEAU, Président Val d'Oise (95)