Mouvements des Gilets jaunes : la profession est dans le rouge
Les manifestations de ce samedi 1er décembre ont donné lieu à des débordements inacceptables que le CNPA condamne avec force. La dégradation de la situation économique et sociale a pris une tournure préoccupante alors que le Pays ne pourra différer davantage les réformes qui lui permettront de réussir de multiples transitions.
Nos entreprises et leurs salariés, spécifiquement dans les domaines du commerce, de la réparation, et des services de l’automobile, rencontrent de graves difficultés qui pourraient s’avérer dramatiques. Les fractures constatées sur de nombreux plans, dont celui de l’accès à la mobilité, touchent autant les entreprises que les ménages, avec un impact considérable en matière d’emploi.
Au-delà de la casse subie notamment par des activités de distribution de véhicules, de deux-roues et de stations-services à Paris samedi dernier, le CNPA déplore des baisses de chiffre d’affaires allant de 30 à 40 % selon les métiers et les territoires. Les conséquences de ces baisses voire de cessations forcées d’activités risquent d’être particulièrement sévères comme le mesure une enquête réalisée par le CNPA auprès d’un millier de ses adhérents*.
Les pertes d’exploitations, actuellement évaluées dans le cadre de la « cellule de continuité économique » mise en place par le Gouvernement sont très importantes : le secteur, en situation d’urgence, attend que les mesures annoncées soient suivies d’effets.
Le CNPA prend également acte de l’annonce de blocages de dépôts pétroliers et de premiers problèmes de ravitaillement, notamment de stations-services, mais également dans de nombreuses entreprises de la filière automobile.
Fin de mois difficiles pour les entreprises
S’agissant des efforts consentis par les entreprises de l’automobile en matière de déploiement des dispositifs de bonus et de primes à la conversion, le CNPA estime les avances de trésorerie effectuées pour le compte de l’Etat à plus de 80 millions d’euros - soit un niveau record.
Cette situation inadmissible ne fait qu’accentuer l’exaspération d’entreprises qui doivent continuer à assumer leurs responsabilités économiques et sociales. Le CNPA, qui attend d’être reçu à Matignon suite à son courrier aujourd’hui sans réponse, demande un déblocage en urgence des crédits publics dédiés : les entreprises concernées doivent être - enfin - remboursées en compensation de leur appui au renouvellement du parc automobile.
Il s’agit en effet d’une fraction parfois très substantielle de leurs résultats annuels prévisionnels alors que certains retards constatés remontent au printemps 2018.
Le retour à l’ordre public et le respect des engagements de l’Etat sont impératifs. Les appels au dialogue doivent également se structurer avec les organisations professionnelles représentatives. Elles sont les acteurs légitimes pour apporter des solutions au plus près des préoccupations des entreprises tout en éclairant les Pouvoirs Publics de leurs attentes immédiates. L’absence de prise en compte de cette réalité serait une grave erreur de méthode.
Attendant des prises de décisions tangibles, sans qu’aucune activité économique ne se retrouve à nouveau en position de variable d’ajustement sans concertation, le CNPA reste disponible pour participer aux dialogues envisagés selon une méthode et un agenda précis.
La liberté de circulation et de commerce comme la protection des personnes et des biens, doivent être restaurées !
*Enquête réalisée par le CNPA auprès de 1061 entreprises des services de l’automobile, du 29/11 au 3/12/18.
Visionnez le message de Xavier Horent, délégué général du CNPA
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