Coronavirus : le comité de crise sur les délais de paiement poursuit son action et met en garde contre l'apparition de nouvelles pratiques anormales
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Le comité de crise sur les délais de paiement s’est réuni sept fois depuis sa mise en place, le 23 mars dernier. Les chiffres mis à jour semblent indiquer que son action, au cœur de l’écosystème entrepreneurial français, contribue à limiter l'hémorragie de trésorerie liée à la détérioration des délais de paiement. En effet, les comportements anormaux, recensés avec l'appui des organisations interprofessionnelles font l'objet d'un traitement ciblé et cessent rapidement.
Cependant, derrière cette problématique bien identifiée, le comité de crise constate l'émergence de nouvelles pratiques anormales de la part de certaines entreprises et s'engage à intervenir auprès de leurs dirigeants pour mettre un terme à cette dérive.
Des comportements anormaux sur le paiement des factures continuent d'être corrigés...
Le comité de crise traite les signalement impliquant les entreprises qui ont un impact structurel dans leur secteur d'activité et dont les achats cumulés représentent plusieurs centaines de millions d'euros. A ce jour, une trentaine de cas ont été signalés. Les trois quart ont déjà donné à lieu à des engagements de la part des entreprises concernées tandis que les autres sont en cours de traitement.
Toutes ces actions continuent de faire l'objet d'un suivi particulier, en liaison avec leurs dirigeants, pour en vérifier la mise en œuvre.
... mais en parallèle d'autres pratiques anormales voient le jour
Malgré ce travail de fond en matière de délais de paiement, le comité de crise constate l'émergence de nouveaux comportements anormaux de la part de certaines entreprises.
Parmi les problématiques détectées à ce jour :
- les pressions très fortes exercées pour revoir à la baisse les prix ou les tarifs pratiqués dans les contrats liants clients et fournisseurs, parfois de manière rétroactive et sous peine de ne pas pouvoir concourir à un prochain référencement ;
- l'absence de validation de la facture pour service fait, ce qui allonge les délais de paiement ;
- le retard dans l'émission des bons de commande, ce qui décale de fait la facturation ;
- la demande de récupération par le client des décalages de charges obtenues par le fournisseurs ;
- la compensation entre sommes dues et sommes à recevoir alors que leurs échéances respectives en vertu des délais légaux sont différentes ;
- la hausse unilatérale des tarifs pour des fournisseurs en position de force.
Le comité de crise condamne fermement ces nouvelles pratiques anormales et s'engage à agir auprès des entreprises pour lesquelles de tels comportements ont été identifiés.
Et les entreprises s'inquiètent des évolutions des couvertures de l'assurance-crédit
Dans le contexte général de l'évolution des délais, de paiement, le comité observe par ailleurs l'augmentation des remontées d'entreprises s'inquiétant de la dégradation des couvertures d'assurance-crédit.
Il rappelle que les Assureurs-crédits sont tenus de respecter des principes de transparence et de prévenance au titre de la convention de 2013 qui les lie à la Banque de France. Leur rôle est essentiel à la bonne fluidité des échanges interentreprises et le Comité sera particulièrement vigilant aux évolutions globales et sectorielles de la couverture des entreprises.
Le comité de crise invite les entreprises (fournisseur ou acheteur) qui feraient face à des retraits d'assurance-crédit à saisir la médiation du crédit aux entreprises.
La liste des entreprises solidaires s'élargit à 4 nouveaux noms...
Dans son communiqué du 16 avril dernier, le comité de crise à identifié et mis en avant les 10 premières entreprises solidaires. 4 noms supplémentaires viennent enrichir cette liste : Action Logement, GRDF, GRT Gaz et Michelin. Le comité tient à féliciter ces entreprises exemplaires qui ont mis en place un paiement accéléré de leurs fournisseurs. Il encourage également la diffusion la plus large possible de ces bonnes pratiques.
... mais toujours dans un contexte compliqué.
Une fois résorbés les dysfonctionnements les plus importants générés par l'entrée en confinement, et constatés fin mars, les montants d'incidents de paiement sur effets de commerce se sont largement normalisés. Mais ils sont restés en avril en moyenne 75 % plus élevés comparés à 2019. Ces montants d'incidents attestent des difficultés persistantes de certains clients de toutes tailles à régler leurs fournisseurs. Il s'agit d'un indicateur-falsh sur les incidents sur effets de commerce qui ne représentent qu'une partie des paiements interentreprises (entre 8% et 10%) mais qui reste représentatif de l'évolution instantanée des délais de paiement. Il permet d'avoir la tendance mais en aucun cas le volume total des impayés.
En parallèle, le nombre de sollicitations et de médiations adressées au Médiateur des entreprises reste à un niveau très élevé.
Il s'agit bien entendu de points clefs, qui peuvent obérer totalement l'activité économique.
Bien à vous,
Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président national