Le CNPA dévoile ses propositions pour une relance rapide et massive de la filière automobile
 
Vous trouverez ci-dessous notre dernier communiqué suite à un point presse effectué ce matin par Francis Bartholomé.
 
Un Plan de relance de la filière automobile étant en cours d’arbitrage par le Gouvernement, le CNPA dévoile ses propositions, centrées sur des mesures d'urgence pour soutenir à la fois la demande et les entreprises de la filière de la distribution et des services de l'automobile.
 
Ce Plan de Relance Rapide et Responsable, « R3 », élaboré sur la base des contributions des entreprises et des partenaires de la filière, en lien avec les Institutions de Branche du CNPA, est composé d’un corpus de propositions pour soutenir de manière équilibrée l’offre et la demande des ménages et des entreprises, en répondant aux priorités fixées par le Gouvernement et en tenant compte des impératifs de transition écologique.
 
Sept propositions sont prioritaires à très court terme pour sauvegarder les entreprises des services de l’automobile :

Une prorogation du dispositif du chômage partiel au-delà du 1er juin, prenant en compte le niveau d’activité réel des entreprises, jusqu'à l'automne 2020 : si le chômage partiel n'était pas prolongé, en l’adaptant à l’activité des entreprises, cela les contraindrait à opérer des licenciements massifs avec des conséquences particulièrement négatives sur l'emploi des jeunes et l'apprentissage. Le CNPA, particulièrement inquiet, demande une prorogation du dispositif avec un point d'étape en septembre prochain, tout en soulignant la part importante de la main d'œuvre dans la valeur ajoutée des entreprises du commerce et des services. La filière aval a besoin d'un dispositif stable et flexible.

De façon générale, la prorogation des mesures d’urgence (prêts garantis par l’Etat, mesures sur le chômage partiel et fonds de solidarité) jusqu’à l’automne 2020. Le marché ne retrouvera pas son étiage normal avant plusieurs mois. Compte tenu de la dégradation des trésoreries et des incertitudes sur le comportement des acteurs économiques, le risque de licenciements économiques massifs est aujourd'hui réel.

Une exonération de charges pour les entreprises des services de l’automobile : les charges ont pu être reportées par le Gouvernement, mais à ce stade, aucune exonération n’a été actée dans le secteur des services. Soulignons que la chute d’activités a été drastique, y compris pour les activités autorisées à ouvrir, avec une baisse entre 80% et 100%. Pour certaines activités, les ouvertures des sites ont généré des charges supplémentaires, qui sont venues s’ajouter à l’absence de clients. Une non exonération de certaines taxes (notamment TASCOM, TLPE, CFE, taxes foncières etc.) serait une bombe à retardement.

Un soutien de l’alternance pour la rentrée 2020 : un soutien financier auprès des entreprises pour l’emploi des apprentis et des jeunes en contrats de professionnalisation est primordial. A défaut, une baisse sans précédent des contrats en alternance est à redouter en septembre, alors que la Profession enregistrait jusqu’à présent une dynamique très positive. Des mesures fortes, actuellement étudiées par le Ministère du Travail, doivent être prises immédiatement afin de soutenir en particulier les secteurs traditionnellement attachés à l’apprentissage, tels que les services de l’automobile. Ces mesures permettraient en outre aux CFA territoriaux d'avoir un volume de formation assurant leur pérennité.

Une refonte de la Prime à la conversion, en revenant à sa version de 2018, pour une action « coup de poing » pendant 6 mois, d’ici au 31 décembre 2020 : l’efficacité de la prime à la conversion a généré un bénéfice collectif significatif sur le plan social et environnemental, notamment en accélérant le nécessaire renouvèlement du parc automobile. Compte-tenu de la crise, la priorité, aujourd’hui, est de stimuler la demande des ménages et d’écouler les stocks de véhicules récents, qui représentent des immobilisations de stocks, de l’ordre de 10 milliards d’Euros.
En complément d’un soutien au développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables, le CNPA souhaite, conformément au principe de neutralité technologique et énergétique, un dispositif beaucoup plus large, incluant de manière significative les véhicules d’occasion et les véhicules thermiques récents.
En effet, afin d’enclencher un effet rapide et massif, il faut tenir compte de l'état des stocks des réseaux de distribution, à la fois en véhicules neufs et en véhicules d'occasion, ultra majoritairement thermiques.

L’instauration d’un « Chèque réparation », d’un montant de 100 euros, accessible sans condition de ressource, sur les opérations d’entretien-réparation automobile, pour les véhicules de plus de 5 ans, permettant de favoriser la mobilité de tous les Français.
L’entretien-réparation a un rôle majeur à jouer pour permettre d’améliorer l’état d’un parc immobilisé, auprès de ménages qui souhaiteront favoriser l’usage de leur voiture au cours des prochains mois.

Le plan de relance automobile doit être équilibré entre les différentes composantes de la filière : les services, également confrontés au défi d’une intense et difficile transformation, doivent être accompagnés au même titre que l'industrie. Cet écosystème dense, très implanté dans toutes les régions et pourvoyeur d’emplois très qualifiés, doit avoir la garantie de pouvoir également accéder à des fonds publics leur permettant de soutenir son adaptation à un univers des mobilités en complète recomposition.
 
Le CNPA estime qu’il s’agira d’aller beaucoup plus loin : indépendamment d’une relance, indispensable à court terme, l’enjeu est d’inscrire tous les acteurs de la filière dans une nouvelle stratégie d’intérêt général, en mesure de concilier la préservation de la valeur ajoutée sur le sol national et un volume important d’emplois qualifiés. Le Pays, s’il veut rester dans la compétition des futures mobilités, devra consentir à des efforts substantiels en faveur de la compétitivité globale et de la modernisation de la filière dans son ensemble. Cette stratégie devra se coordonner à l’échelle européenne.
 
Pour l’heure, il s’agit de sauver les entreprises et leurs compétences. Sans elles, nulle transition ne sera possible.
Le CNPA, dans le cadre de son plan R3 – Plan de Relance Rapide et Responsable – fera ainsi d’autres propositions en temps utiles.
 
Selon Francis Bartholomé, Président national du CNPA : « La situation des entreprises des services de l’automobile s’est profondément dégradée depuis deux mois et appelle un Plan de relance massif pour sauvegarder un tissu d’entreprises de proximité essentiel à la mobilité des Français. Entre 40 000 et 50 000 postes sont actuellement menacés de disparition si les mesures adéquates ne sont pas mises en place très rapidement. »
 
Selon Xavier Horent, Délégué Général du CNPA : « Le Gouvernement a fait montre au cours de ces dernières semaines d’une politique particulièrement pragmatique qui a été saluée par tous. Il importe qu’il aborde la question automobile et des mobilités avec le même réalisme au cours de prochains mois qui seront très compliqués pour les entreprises et les Français. C’est un traitement de choc qui est attendu. Prendre en compte les réalités sociales et l’état des stocks doit en faire partie. A défaut, le déficit public se creusera, les Français attendront, et la situation risque d’être mortelle pour la filière avec des conséquences dans toutes nos régions ».

La contribution du CNPA comporte deux notes, l'une étant centrée sur les mesures de court terme présentées à la presse ce matin, et la seconde, sur des mesures complémentaires (60 propositions) intégrant l'ensemble de l'écosystème des services de l'automobile et de la mobilité qui est également en cours de discussion avec les Pouvoirs Publics.

Bien à vous,

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président national

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